CULTURE-MATCH | LUNDI 19 MARS 2012
EXPO. LE MONDE À FLEUR DE PEAU DE SARAH CARON
Sarah Caron s'expose à Mougins
Grand reporter et photographe au talent exceptionnel, Sarah Caron occupe une place à part dans l‘univers du photoreportage. Elle expose en ce moment au Musée de la photographie de Mougins.
Cela fera bientôt vingt ans que cette jeune femme à la svelte silhouette et à la voix ferme et douce promène ses objectifs à travers le monde : Cuba, Pakistan, Chili, Afghanistan, Myanmar, Etats-Unis, Espagne, Cambodge, Niger, Indonésie, Thaïlande, Israël, Palestine… Nombre de ses reportages ont d'ailleurs été publiés dans Paris Match.
Sarah Caron est souvent au cœur de l'événement, comme en 2007, seule journaliste occidentale à pouvoir rencontrer Benazir Bhutto lorsque le président Mucharraf décrète l'état d'urgence au Pakistan. Mais, comme le raconte Caroline Mangez, rédacteur en chef de notre magazine et son amie, « Elle ne fonce pas droit sur l’actualité, elle tourne autour. Se cherche dans des histoires méconnues sur la condition des hommes et des femmes dans le monde. » Et ajoute : « Elle rapporte des images de personnages en mouvement, ces ambiances un peu mystérieuses, qui sont l’une de ses marques de fabrique. Ce qu’elle cherche : palper l’âme des gens, ou bien ces fantômes qui plombent ces zones de guerre, passées ou présentes, qu’elle arpente. »
Et, comme le souligne très justement Arsenio Rodriguez Quintana dans le catalogue de l’exposition, ses « images ne disparaissent pas quand on a cessé de les regarder, elles s’arrêtent dans notre conscience car le niveau de suggestion dramatique avec lequel elles furent prises, invite à réfléchir sur ce qui est en train de se passer, sur ce qui est arrivé avant et sur ce qui va se dérouler après la photo. L’esthétique de ces images et la créativité toute droit venue de la lumière se répandant dans chacune d’entre elles, nous font oublier que beaucoup furent prises dans des lieux de conflits armés ou religieux. » Pour l'écrivain, cette exposition permet aussi de mesurer la capacité de Sarah à transformer un paysage réel en oeuvre picturale : « “Bateau fantôme” me rappelle les tableaux du peintre anglais William Turner obsédé par Venise. La pénombre s’entretissant dans la photo, entre le bateau et nous, semble être le complice du silence et du trafic illégal, ce qui exige de ne pas avoir de lumière. »
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miércoles, 6 de febrero de 2013
L 'exposition de Sarah Caron: “Fashionistas“ à l'Hôtel Lutetia, à París. Mars 2013.
Du 1er au 30 Mars 2013, vous pourrez visiter l'exposition de Sarah Caron, intitulée “Fashionistas“, à l'Hôtel Lutetia, à Paris.
“Cette exposition de Sarah Caron montre une réalité que ne reflètent pas toujours les medias du monde occidental. Sarah s’est rendue dans ces territoires qui ne sont pas encore classés en voie de déve- loppement pour y faire des reportages sur des événements politiques, des conflits religieux, tribaux et même fratricides.
Elle nous dévoile que la société civile, du Pakistan, de Birmanie et de Cuba vit aussi la vraie vie, ou plutôt la vie de tout être humain, les désirs les plus élémentaires, la capacité de rêver de la mode au Pakistan, de choisir le couple –hétéro ou homo- que l’on souhaite dans sa vie (Cuba), ou d’imiter le monde occidental, du moins sa façon de s’habiller et de danser sur ses mêmes musiques (Birmanie). Sarah nous montre l’autre aspect de la vie de ces peuples qui est la liberté et non la peur de la guerre, ou la crainte de la religion, ou dans le cas de Cuba, la répression des travestis et des homosexuels sous une dictature comme celle de Fidel Castro.
Ces images témoignent que la vie ne se trouve pas toujours sous les projecteurs, dans ce qu’ils nous obligent à regarder par opportunité politique. Les yeux de Sarah nous permettent de voir que ces peuples ont un rapport avec le monde extérieur bien plus réel que celui que l’on nous montre.
Je suis particulièrement surpris par les images de la mode au Pakistan, pays dans lequel la presse nous oblige à voir seulement des talibans et des guerres fratricides. Ici, en revanche on remarque un univers de jeunes professionnels qui vit par et pour la mode, sans oublier sa tradition vestimentaire et encore moins sa manière de présenter des tissus et des couleurs d’une vive richesse, tourné vers l’avenir sans armes.
L’esthétique et l’art en guise de paix. Vraiment, la face cachée de la lune, qui existe dans de nombreux pays en conflit, nous fait défaut. Sarah Caron nous donne une leçon et nous rappelle le titre d’un roman de Milán Kundera, la vie est ailleurs.”
Arsenio Rodriguez Quintana, Barcelone, Janvier 2013.
“Cette exposition de Sarah Caron montre une réalité que ne reflètent pas toujours les medias du monde occidental. Sarah s’est rendue dans ces territoires qui ne sont pas encore classés en voie de déve- loppement pour y faire des reportages sur des événements politiques, des conflits religieux, tribaux et même fratricides.
Elle nous dévoile que la société civile, du Pakistan, de Birmanie et de Cuba vit aussi la vraie vie, ou plutôt la vie de tout être humain, les désirs les plus élémentaires, la capacité de rêver de la mode au Pakistan, de choisir le couple –hétéro ou homo- que l’on souhaite dans sa vie (Cuba), ou d’imiter le monde occidental, du moins sa façon de s’habiller et de danser sur ses mêmes musiques (Birmanie). Sarah nous montre l’autre aspect de la vie de ces peuples qui est la liberté et non la peur de la guerre, ou la crainte de la religion, ou dans le cas de Cuba, la répression des travestis et des homosexuels sous une dictature comme celle de Fidel Castro.
Ces images témoignent que la vie ne se trouve pas toujours sous les projecteurs, dans ce qu’ils nous obligent à regarder par opportunité politique. Les yeux de Sarah nous permettent de voir que ces peuples ont un rapport avec le monde extérieur bien plus réel que celui que l’on nous montre.
Je suis particulièrement surpris par les images de la mode au Pakistan, pays dans lequel la presse nous oblige à voir seulement des talibans et des guerres fratricides. Ici, en revanche on remarque un univers de jeunes professionnels qui vit par et pour la mode, sans oublier sa tradition vestimentaire et encore moins sa manière de présenter des tissus et des couleurs d’une vive richesse, tourné vers l’avenir sans armes.
L’esthétique et l’art en guise de paix. Vraiment, la face cachée de la lune, qui existe dans de nombreux pays en conflit, nous fait défaut. Sarah Caron nous donne une leçon et nous rappelle le titre d’un roman de Milán Kundera, la vie est ailleurs.”
Arsenio Rodriguez Quintana, Barcelone, Janvier 2013.